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poésie des profondeurs
1 juillet 2017

AUX CONFLUENTS DES MONDES...

 

 AUX CONFLUENTS DES MONDES...

                           *

Aux confluents des mondes, un être majestueux, éblouissant et solennel - très solennel - se tenait là, dans une attitude hiératique...

Il contemplait le globe, le flux et le reflux, les rocs et les falaises aux crénelures ensoleillées, les cascatelles et les geysers tout en puissance et en beauté, les moissons blondes et les champs d'orge, les longs miroirs des lacs placides, les mousses timides, la terre ocrée et les peuplades de forêts !

Il admirait les albatros, les goélands et les mouettes dans les feux pourpres du couchant...

Dans l'infini, la transparence... telle une vestale, jetait ses voiles pour on ne sait quel rite universel, pour quel rituel d'Eternité !

De toutes ces heures privilégiées coulaient des flots de grâce où les résines de la nature en force montaient pour culminer.

Et l'être majestueux restait bien grave cependant...

C'est que là-bas, tout là-bas... sur cette planète bleue, se déroulait simultanément le plus répugnant des spectacles : celui de la chute de l'Humanité !

Celui des plaies et des tortures, de la violence exacerbée, du sang qui gicle et alimente toutes les haines, les hargnes fortes qui se propagent et se boursouflent pour engendrer. Pour triompher.

La décadence de tout un Monde ! Les déchéances individuelles, collectives. la corruption et le péché.

Protagonistes et subalternes... TOUS pleins de fiel !  TOUS dans l'arène pour mieux meurtrir et achever...

Boucherie ignoble où se déclenchent les nausées. Vision tragique d'une planète difforme, exsangue et tuméfiée.

Et l'être sage gardait une face impavide...

Mais lorsque dans cet horizon de poussière, dans ces amas et tous ces éboulis, dans ces vapeurs sulfureuses de fin de civilisation, il vît apparaître tout un chapelet de mains enfantines, des mains d'amour et d'innocence... des mains fragiles et toutes blanches - immaculées - qui se tendaient telles des colombes, mais dont certaines ensanglantées... l'être alors tomba à genoux, la tête enfouie entre ses paumes pour sangloter... Puis, levant son regard vers les cieux, il supplia :

"Mon Dieu... pas eux. pas EUX, mon Dieu !"

... Et l'être eût juste le temps d'apercevoir toute l'immensité en Lumière... avant de se dissoudre en cette Aurore d'Amour universel !

                               *

D. DE BRUIN

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  • Echanger sur l'expérience poétique est ma recherche. Comment le "Feu poétique" vous arrive-t'il ? Comment "cueillez-vous" ce qui vous vient ? Quels sensations et sentiments cela génère-t'il en vous ? A vous lire,
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